Le potentiel de la micromobilité à Lyon : comprendre les besoins et contraintes de mobilité d’habitants de la Métropole de Lyon aux profils spécifiques

25/10/2022
Les auteurs de cet article
Camille Krier
Cheffe de projet
Alice Cognez
Chargée d’études et de recherche
Julie Chrétien
Directrice des opérations et des études
Nicolas Louvet
Fondateur et Directeur
Contexte

Lyon dispose aujourd’hui d’un système de vélos partagés en libre-service, Vélo’v, disponible en stations dans différentes communes de la Métropole, avec la possibilité d’utiliser des vélos à assistance électrique. Des trottinettes électriques partagées sans station sont également disponibles dans le centre-ville. Ces offres constituent une alternative supplémentaire à la voiture personnelle et servent aujourd’hui les besoins de mobilité de nombreux·ses Lyonnais·e·s et touristes.

 

Objectif

L’objectif de l’étude menée par 6t-bureau de recherche pour le compte de l’opérateur de micromobilité Voi est d’étudier comment une offre de micromobilité électrique partagée pourrait renforcer l’offre de mobilité existante et notamment répondre aux besoins de certains publics aujourd’hui peu utilisateurs en répondant aux 3 défis suivants :

1) Le vieillissement de la population ;

2) La mise en œuvre de la ZFE-m ;

3) L’accessibilité des populations modestes.

 

Méthodologie

Pour cela, 3 focus groups ont été réalisés en septembre 2022, rassemblant chacun 10 participant·e·s aux caractéristiques diversifiées parmi les profils suivants :

1) Personnes de 60 ans et plus ;

2) Personnes résidant en périphérie et se rendant régulièrement en voiture dans le centre de Lyon ;

3) Personnes résidant à Vénissieux, dans des quartiers éloignés de l’offre de transports en commun et présentant des fragilités socioéconomiques.

 

Principaux résultats

L’image de la micromobilité partagée : l’enjeu de la sécurité et de la régulation

La majorité des personnes enquêtées n’a jamais utilisé de vélo ou de trottinette électrique en libre-service et a de ces services une image subjective liée à des observations ou des a priori. La pratique de la trottinette et du vélo soulève des craintes liées à la sécurité, associées par les participant·e·s au manque d’infrastructures dédiées aux modes actifs et au manque de régulation de l’usage de ces modes. Ces craintes sont plus marquées chez les seniors, à la fois pour des questions de fragilité physique et d’habitudes de mobilité. Une demande de régulation plus stricte de l’usage de ce type de services émane des échanges des différents groupes, notamment en ce qui concerne l’usage de la trottinette par deux personnes, la vitesse et les pratiques de circulation.

Quelle place pour les services de micromobilité à Lyon ?

Au-delà de ces enjeux, la micromobilité partagée pourrait servir les besoins de mobilité des personnes interrogées. Un usage en combinaison avec les transports en commun s’avérerait pertinent pour les habitants des périphéries, pour rejoindre plus facilement une station de métro, tram ou bus, parfois éloignée de leur domicile. Cela supposerait donc le développement d’une offre de micromobilité dans les communes situées en-dehors du centre de la Métropole et moins bien desservies en transports en commun (Vénissieux ou autres). Les participant·e·s émettent par ailleurs des réserves sur le coût d’usage de services de micromobilité partagée, comparativement à celui de Vélo’v ou des transports en commun. Une tarification sociale ou une tarification incitative pour combiner micromobilité et transports en commun serait appréciée.